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Retraite : Macron annonce le recul de l’âge de départ à la retraite à 65 ans !

Macron annonce le recul de l’âge de départ à la retraite à 65 ans ou alors un allongement de la durée de cotisation. La CGT porte des propositions pour un autre projet avec un âge de départ à 60 ans après 37,5 années de cotisations !

Mobilisation : Plus de cinquante rassemblements en France pour l'augmentation des retraites

Ce mardi 6 décembre, des rassemblements étaient organisés devant les sièges du Medef partout en France à l’initiative de l’Union Confédérale des Retraités (UCR-CGT). Les manifestants réclament une augmentation des retraites de base et des retraites complémentaires.

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Alors que le projet de la future réforme des retraites doit être présenté par Elisabeth Borne le 15 décembre, ce mardi 6 décembre devait faire office de tour de chauffe. Dans une cinquantaine de villes, les retraités s’étaient donnés rendez-vous sous les fenêtres du Medef à l’appel de l’UCR-CGT pour dire leur mécontentement. Première revendication, le mouvement exige l’augmentation immédiate des retraites de base et des retraites complémentaires à hauteur de l’inflation. En juillet, les négociations ont abouti à l’augmentation de 4 % des retraites de base et en novembre, les syndicats ont obtenu une hausse de 5,12% sur les retraites complémentaires. Trop peu pour l’UCR-CGT, alors que l’Insee annonce 6,2% d’inflation en novembre 2022, avec une hausse des prix alimentaires de 12,2 % sur un an.

« Nous exigeons une augmentation de 6,2% pour les retraites de base et 6,2 % pour les retraites complémentaires avec un effet rétroactif sur un an » détaille Marc Bastide, secrétaire général de l’UCR-CGT. Le secrétaire général rappelle que les associations caritatives enregistrent une hausse significative du nombre de bénéficiaires, parmi lesquels nombre de retraités. « Environ 20% des retraités ont des difficultés à vivre, 20% d’entre eux se limitent à un repas par jour, 30% des retraités renoncent aux légumes parce qu’aujourd’hui, c’est devenu trop cher. Pour beaucoup d’entre eux, la culture, les loisirs, le sport sont devenus inaccessibles. » En plus de ces revendications, le syndicat exige que les retraites ne puissent être inférieures à 2000 euros brut et demande le retour de l’âge légal de départ à 60 ans.

« Les Français sont opposés à la réforme des retraites »

Devant le siège du Medef à Paris, le projet de recul de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 voire 65 ans, tel que voulu par le gouvernement, est dans toutes les discussions. « On ne peut pas laisser les gens travailler jusqu’à 65 ans alors que la plupart des actifs se retrouvent au chômage à 50 ou 55 ans et que les jeunes ne trouvent pas d'emploi « réagit Michelle Crochemore, retraitée de la métallurgie, elle-même licenciée à 55 ans suite à un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). « On sait que l’opinion publique est avec nous : 70% des Français sont opposés à la réforme » abonde Jean-Marie Vernhes, également retraité de la métallurgie. « Quand on voit que les grands patrons s’augmentent de 52 % alors que nos retraites n’augmentent pas et que l’on perd du pouvoir d’achat depuis plusieurs années… Il faut qu’il y ait une prise de conscience que si on est tous ensemble, on peut les faire reculer! »

Au micro, la secrétaire confédérale Catherine Perret annonce que la veille, l’ensemble des organisations syndicales des salariés et de jeunesse, soit treize organisations, ont acté le principe d’un grand mouvement de mobilisations dès l’annonce de la réforme par la première ministre le 15 décembre. Dans un communiqué intersyndical adressé au gouvernement le 5 décembre, les syndicats ont tenu à rappeler que « les organisations sont comme la très grande majorité de la population, fermement opposées à tout recul de l’âge légal de départ en retraite comme à toute augmentation de la durée de cotisation » et que « si le gouvernement demeurait arc-bouté sur son projet, il y aurait des mobilisations et grèves unitaires en janvier« . Catherine Perret  le confirme, une première date de grève devrait être annoncée dès le 15 décembre.

Source : https://nvo.fr/retraites-plus-de-cinquante-rassemblements-en-france-pour-laugmentation-des-retraites/

Législation : Plus aucun garde-fou contre les ordonnances Travail de Macron

Sans doute parce qu’il a osé livrer un bilan peu reluisant des « ordonnances Macron » qui ont réformé en profondeur le droit du travail en 2017, le comité d’évaluation est rayé de la carte !

Code du travail

Difficile de faire le bilan de la démocratie sociale en entreprise cinq ans après les ordonnances Travail de 2017 si la seule instance de suivi et d'évaluation est supprimée…

Les cinq « ordonnances Macron » publiées en septembre 2017 1, au début du premier quinquennat Macron, ont imposé la fusion des instances représentatives du personnel : CHSCT, comité d’entreprise et délégué du personnel, dans une instance unique, le comité social et économique (CSE). 

Dès le départ, la CGT avait dénoncé les effets délétères de ces textes qui ont ouvert la voie à une individualisation de la négociation en entreprise, éloigné les élus des salariés, baissé les heures de délégation, et affaiblit le rôle des syndicats. 

Pour mesurer les effets de de cette réforme en profondeur du droit du travail rédigée sous la plume du Medef, il avait été décidé de créer un Comité d’évaluation. Placé sous l’égide de France Stratégie, organisme de prospective économique rattaché à Matignon, il a vécu !  

Un an après avoir livré un bilan peu reluisant des « ordonnances Macron » jugeant que le dialogue social en entreprise n’était pas plus efficace, voire dégradé, depuis leur mise en place en septembre 2017, ce comité d’évaluation disparait. Olivier Dussopt, l’actuel ministre du Travail, a décidé de le supprimer. Une manière d’étouffer la moindre controverse.

Santé et sécurité au travail, parents pauvres de la démocratie sociale

Contrairement au CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) auparavant obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés, la CSSCT (commission santé, sécurité et conditions de travail) qui l’a remplacé, n’est obligatoire que dans les entreprises de plus de 300 salariés. 

Résultat, 75 % des salariés étaient couverts par un CHSCT en 2017 contre 46 % aujourd’hui par une CSSCT. Les questions santé et sécurité au travail sont reléguées en fin de réunion CSE. La crise du Covid a confirmé l’impact négatif des ordonnances Macron. 

La CGT appelle le gouvernement à abroger les ordonnances Travail et demande la mise en place de la commission CSSCT dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés.

Recul de la démocratie sociale

« Ce recul catastrophique de la démocratie sociale pour les salariés ne peut plus durer !, dénonce Angeline Barth, secrétaire confédérale CGT, chargée de la négociation collective et de la démocratie sociale. Il faut revenir sur les ordonnances Macron, la loi Travail et l’inversion de la hiérarchie des normes », insiste-t-elle. 

Le texte fondateur et protecteur des salariés, c’est le code du travail, la CGT propose même un « code du travail du 21ème siècle ». 

Dans l’attente de l’abrogation des ordonnances Macron, des mesures d’urgence doivent être mises en place » :

  • accorder aux suppléants les mêmes droits qu’aux titulaires et leur permettre de participer aux réunions du CSE,
  • rendre obligatoire la mise en place de représentants de proximité par établissement avec un crédit d’heures équivalent aux membres du CSE,
  • une commission santé, sécurité et conditions de travail à partir de 50 salariés, avec des prérogatives élargies, et plus d’heures de délégation,
  • des CSE par établissement distincts dès 50 salariés avec une augmentation du nombre d’élus et des heures de délégation, 
  • la fin de la possibilité d’accords dérogatoires et des référendums patronaux,
  • la suppression des Accords de performance collective et des ruptures conventionnelles collectives qui sont à durée illimitée, sans motif économique, sans contreparties, en deçà même de ce qui est prévu dans un PSE.

Les 5 « ordonnances Macron »
Ordonnance relative au renforcement de la négociation collective.
Ordonnances relatives à la nouvelle organisation du dialogue social et économique dans l’entreprise et favorisant l’exercice et la valorisation des responsabilités syndicales.
Ordonnance relative à la prévisibilité et la sécurisation des relations de travail.
Ordonnance portant diverses mesures relatives au cadre de la négociation collective.
Ordonnance relative à la prévention et à la prise en compte des effets de l'exposition à certains facteurs de risques professionnels et au compte professionnel de prévention.

Mobilisation pour l’augmentation des pensions Agirc Arrco

Le maintien du pouvoir d’achat concerne tout le monde, y compris les retraités ! Si le smic, indexé sur l’inflation, a progressé de 31,2 % depuis 2008, dans le même temps, les retraites dans le privé n’ont augmenté que d’un peu plus de 18 % (retraite de base + Agirc Arrco). Une baisse du pouvoir d’achat flagrante, qui s’accélère avec l’inflation galopante de 2022.

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L’Agirc Arrco, régime complémentaire qui concerne plus de 13,2 millions de retraités, a concédé à ceux-ci une augmentation de 5,12 % au 1er novembre, dont 0,1 % de rattrapage sur 2021. 

Ce n’est pas suffisant !

Des moyens existent pour financer les augmentations

Les retraités se mobilisent pour la défense de leurs pensions. Ils se rassemblent le 6 décembre partout en France, avec un seul mot d’ordre : Exigeons l’augmentation de nos retraites.

Avec 2,6 milliards de bénéfices sur l’exercice 2021 et 0 euros de dettes, l’Agirc-Arrco a largement les moyens de financer ces augmentations.

Le montant des réserves disponibles s’élevait, à la clôture de l’exercice fin 2021, à 68 milliards d’euros, en hausse de 6 milliards d’euros par rapport à l’année précédente ! 

Négociation sur la gestion future de l’Agirc Arrco

Le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco a lieu le 6 décembre.

C’est le moment de multiplier les initiatives partout en France, devant les sièges du Medef, des préfectures, avec l’Union Confédérale des Retraités UCR-CGT pour exiger une hausse des retraites complémentaires de 6,2 % pour l’année 2022.

« Nous revendiquons aussi l’ouverture de négociations pour redéfinir les critères de gestion de la caisse complémentaire dominée par le Medef » explique Bernard Devert, responsable Union Confédérale des Retraités UCR-CGT sur les questions Agirc Arrco.

« La moitié des participants du CA prétendument paritaire appartient au Medef ».

En 2023 aura lieu la fin du contrat de 2019 et l’ouverture des négociations (conditionnées à la future réforme des retraites) : ce sera l’occasion de redéfinir le fonctionnement, la durée des réserves et leur utilisation et de reprendre la main sur la gestion des retraites complémentaires.

Retraite à 65 ans , baisse des pensions, chômage des seniors : La guerre de MACRON est déclarée...

Retraite à 65 ans, baisse des pensions, chômage des seniors : la guerre de MACRON est déclarée par une simple interview au Parisien - Aujourd'hui en France

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Assurance chômage : « Une réforme qui fera environ 1 million de perdants »

La baisse de la durée d'indemnisation quand le taux de chômage est, comme actuellement, en dessous de 9% représente une coupe de 11% des dépenses de l'Unedic. Premières victimes : les personnes en fin de droits. Entretien avec Denis Gravouil, dirigeant de la CGT responsable du dossier assurance chômage.

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Comment se caractérise cette nouvelle réforme de l'assurance chômage ?

C'est la poursuite de la destruction de ce qu'est l'essence même de l'assurance chômage. Emmanuel Macron continue de donner ses coups de boutoir : cela a commencé par la suppression de la cotisation salariale, suivi des sanctions contre les chômeurs, la première salve visant les travailleurs précaires. Maintenant c'est le capital de droits total qui est sabré de 25% contrairement à ce qui avait été annoncé il y a un an. La première ministre Élisabeth Borne avait juré que les mêmes droits seraient servis, mais étalés dans le temps. Et là… le gouvernement raccourci le temps. En résumé, il prévoit de faire varier la durée d'indemnisation en fonction du taux de chômage, avec une durée qui augmente en période dite « rouge », quand le chômage dépasse 9%, et qui diminue en période « verte », quand il est en dessous de ces 9%. Résultat : la durée d'indemnisation des nouveaux demandeurs d'emploi va baisser de 25% à compter du 1er février 2023.

Si on baissait les salaires ou les retraites de 11% tout le monde descendrait dans la rue

Cela représente une coupe de 11% dans les dépenses de l'assurance chômage soit 4,4 milliards d'euros sur 39 milliards de dépenses. Du jamais vu, c'est énorme…  Si on baissait les salaires ou les retraites de 11% tout le monde descendrait dans la rue. Cette réduction des dépenses de l'assurance chômage est plus précisément concentrée sur les personnes en fin de droits.  Rien ne change pour celui ou celle qui retrouve du travail après 3 mois de chômage, par contre le couperet de la fin de droits tombera plus tôt. Certes, on ne descend pas en dessous du seuil minimum de 6 mois d'allocations chômage – durcissement de 2021 – mais les durées d'indemnisation baissent pour tous, jusqu'aux plus de 55 ans qui n'ont plus droit qu'à 27 mois d'indemnisation contre 36 actuellement. Au total cela fait environ 1 million de perdants.

Concrètement quelles vont être les conséquences de cette réforme de l'assurance chômage ?

Comme ces dispositions vont s'appliquer par décret à partir du 1er février 2023, il faudra attendre 6 mois, c'est-à-dire août 2023, pour voir les premiers perdants qui, par rapport aux dispositions actuelles, vont se retrouver sans allocation deux mois plus tôt. Les deux grandes catégories de perdants sont les personnes qui sont en contrats courts et ont du mal à retrouver des emplois stables, notamment des jeunes et les séniors qui perdent 9 mois d'indemnisation. Pour eux, ce sont autant de trimestres qui ne seront pas cotisés pour la retraite complémentaire dans un contexte où il est question de reculer l'âge de départ à la retraite. Cela revient non seulement à faire plonger beaucoup de personnes dans le RSA mais également à les empêcher d'accéder à leurs droits à la retraite. Plus globalement, dans un système de baisse de droits il y a tout particulièrement des perdants dans les bassins d'emploi les plus sinistrés et dans les catégories d'âge et de métiers les plus en difficulté vis-à-vis de l'emploi.

Qu'est-ce qui a motivé la décision du gouvernement de faire baisser la durée d'indemnisation chômage ?

Ce principe de réduction du temps d'indemnisation est habillé d'un discours selon lequel ce système serait plus généreux quand on repasse dans le « vert », c'est-à-dire à un taux de chômage inférieur à 9%. Non seulement c'est problématique d'évoquer la générosité quand on parle d'assurance sociale mais en plus c'est faux. Il est juste prévu de revenir à la durée d'indemnisation actuelle dès que le taux de chômage total – c'est-à-dire sans compter les millions de travailleurs précaires – passe dans le « vert ». Sauf qu'à moins d'un krach boursier cela n'arrivera jamais ! Même pendant le covid ce niveau de 9% de chômage n'a pas été atteint. Ce n'est pas plus généreux, c'est tout simplement impossible. En fait c'est un habillage pour baisser les droits de 25%. Cette réforme, c'est exactement ce que voulait faire le Medef depuis une dizaine d'années : un modèle contracyclique, c'est-à-dire une modulation des droits à l'assurance chômage en fonction de la conjoncture économique, comme au Canada… L'indicateur retenu a été le taux de chômage. Avec ses 4,4 milliards d'euros d'économies cette réforme satisfait aussi le fonds monétaire international qui veut une France moins dépensière. Enfin, elle s'inscrit dans une feuille de route gouvernementale qui comprend huit autres mesures parmi lesquelles les réformes des retraites, de Pôle emploi qui devient France Travail, du compte personnel de formation (CPF) réorienté vers les besoins de l'entreprise, etc. Le tout au nom du plein emploi.  Pseudo-étude à l'appui le gouvernement assure que les gens retrouveraient un emploi quand la durée d'indemnisation chômage baisse. Mais le ministre du travail évoque 100 000 à 150 000 emplois sur plusieurs années. Même sur trois ans, cela ne représente rien ! Et quand un chômeur en fin de droit finit par être acculé à prendre n'importe quel travail, de quel emploi, de quelle qualité, parle-t-on ?

Toutes les organisations syndicales dénoncent cette réforme de l'assurance chômage mais aucun mouvement de contestation n'a l'air de s'organiser…

En plus des Contrats de sécurisation professionnelle pour les licenciés économiques, il faut noter que le gouvernement a pris soin d'exclure aussi de ces dispositions les territoires d'outremer, les marins, les dockers et les intermittents du spectacle. En fait cette réforme est pilotée en fonction du risque social et de son acceptabilité.

Pour faire taire la voix des usagers les organisations syndicales sont mises sur des strapontins.

Concernant les outremers, c'est par crainte des émeutes compte tenu de l'importance du chômage, pour les marins, dockers et intermittents du spectacle, c'est parce que ce sont des forces sur lesquelles il aurait été facile de s'appuyer pour mobiliser un mouvement de contestation. Il en va de même dans la concertation sur la réforme de Pôle emploi qui devient France Travail : pour faire taire la voix des usagers les organisations syndicales sont mises sur des strapontins. Et il va nous falloir dénoncer cela aussi car le projet France Travail c'est du tout numérique donc moins d'inclusion, l'absorption des institutions dédiées aux publics spécifiques comme les missions pour l'emploi pour les jeunes, l'Apec pour les cadres ou encore Cap emploi pour les personnes en situation de handicap et avec un désengagement financier croissant de l'État pour toujours moins de service public de l'emploi. En règle générale, toutes les propositions du Medef ayant été reprises dans les projets de loi du gouvernement, le patronat est en position de force pour discuter avec les organisations syndicales, pour éventuellement changer les paramètres et durcir encore la contracyclicité. Hormis les recours juridiques qui vont être engagés en intersyndicale, il faudrait quand même pouvoir organiser des actions. C'est ce que prévoit le CNTPEP-CGT [le Comité national CGT des travailleurs privés d'emploi et précaires]. Outre le rassemblement unitaire avec des associations de chômeurs le samedi 3 décembre 2022 à Saint-Denis (93), un meeting est prévu le 15 décembre 2022 à Paris avec la FSU et Solidaires pour essayer de faire monter la pression d'ici à janvier.

Source : https://nvo.fr/une-reforme-qui-fera-environ-1-million-de-perdants/

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Médico-social : une grève nationale et des mobilisations partout en France

Ce mardi 29 novembre, les professionnel.le.s de l’action sociale et du médico-social étaient appelés à une journée de mobilisation nationale. Le secteur réclame l’extension de la prime Ségur à tous les agents et des moyens humains et financiers supplémentaires.

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Moniteur-éducateur, aide médico-psychologique, éducatrice de jeunes enfants, agent social de restauration… Ce mardi 29 novembre, ils et elles (le secteur est féminin à 90%) étaient en grève partout en France à l’appel de l’intersyndicale CGT, Sud Solidaires et le SNUAS-FP FSU pour dire leur ras-le-bol.

À Paris, environ 300 personnes se sont rassemblées devant le Ministère de la Santé et de la Prévention pour protester contre des conditions de travail dégradées et des salaires qui stagnent. Au micro, les interventions se succèdent : « Le Ségur, c’est une imposture! » lance un assistant social de la ville de Paris, en référence à la prime de 183 euros net accordée aux soignants en juillet 2020 à la suite de l’épidémie de Covid 19, alors que ces derniers réclamaient 300 euros net d’augmentation avant le premier confinement. Étendue aux professionnels des EHPAD, puis à une partie des professionnels du médico-social, le dispositif laisse sur le carreau de nombreux acteurs du secteur, notamment les agents techniques.

Exclus du Segur

Exemple à la ville de Paris : si 4500 professionnels de l'accompagnement social et médico-social de la capitale sont concernés par le « Ségur 3 », 1500 n’ont pas droit à la prime. Ainsi des cuisiniers et agents sociaux de restauration du Centre d’action sociale de la Ville de Paris (CASVP). En grève depuis le 22 septembre, les 260 agents exclus du Ségur réclament l’égalité de traitement : « on est dans la rue car on est injustement oubliés » explique Mouni Coudoux, agent social de restauration au CASVP.  » Nous aussi on travaille avec un public vulnérable, des personnes en grande difficulté sociale et psychologique, on ne comprend pas pourquoi on est exclus! »

En plus de l’extension du Ségur à tous les agents du secteur, les professionnels exigent une revalorisation des grilles, une augmentation de 300 euros net et l’indexation des salaires sur l’inflation. « Je gagne 1281 euros net par mois Ségur inclus, moins que le SMIC, après 17 ans d’ancienneté alors que je travaille à temps plein! » s’insurge Séverine, aide médico-psychologique auprès d’enfants en situation de handicap. Pour payer ses factures, elle est obligée de cumuler un deuxième emploi. « Quand on travaille à Paris avec ce type de salaire, c’est très difficile! Il ne faut pas s’étonner si nos métiers ne sont plus attractifs » abonde Olivia, sa collègue.

Nous n’arrivons plus à trouver des places en foyer ou dans des lieux d’accueil pour des enfants en danger

En grève également, plusieurs professionnels de la protection de l’enfance. « Le service public est tellement effondré que nous n’arrivons plus à trouver des places en foyer ou dans des lieux d’accueil pour des enfants en danger, ni en psychiatrie pour les enfants ou leurs parents  » explique Clémence, éducatrice spécialisée au sein de la protection de l’enfance. « Cela génère de la souffrance pour les professionnels qui prennent à coeur leurs missions et de la maltraitance institutionnelle sur des enfants qu’ils sont sensés protéger » déplore-t-elle.

En plus des revendications salariales, le secteur exige une embauche massive d’agents qualifiés pour endiguer la dégradation continue de leurs conditions de travail. Cette mobilisation intervient dans un climat social extrêmement tendu, alors que de nombreux salariés sont en lutte pour réclamer l’augmentation des salaires.

Source : https://nvo.fr/medico-social-une-greve-nationale-et-des-mobilisations-partout-en-france/#

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