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18 octobre 2022 : manifestation pour le droit de grève et les salaires

Des milliers de manifestants ont défilé à Paris mardi 18 octobre 2022 à l'appel d'une large intersyndicale pour « le respect du droit de grève, l'augmentation des salaires, des pensions et des minimas sociaux ». Entre 100 000 et 300 000 personnes ont manifesté à travers la France, dans la continuité du 29 septembre.

« J'ai toujours vécu à deux, aujourd'hui avec mon compagnon, auparavant avec mon frère. Seule, je ne pourrai pas m'en tirer », raconte Emeline, une pancarte accrochée au cou avec comme slogan « animateur en colère, salaires de misère ». Avec sa collègue Caroline, elle aussi animatrice près de Versailles dans un centre de loisirs dépendant d'une école maternelle, elle est venue grossir le rang des manifestants défilant à Paris de la place d'Italie aux Invalides, mardi 18 octobre, à l'appel d'une large intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, plusieurs organisations de jeunesse). Le cortège parisien, qui a réuni de 13 000 personnes selon le ministère de l'Intérieur à 70 000 personnes selon la CGT, s'ébranle derrière une banderole affichant un double mot d'ordre : le « respect du droit de grève, l'augmentation des salaires, des pensions et des minimas sociaux« . Emeline et Caroline se sentent surtout concernées par l'absence de reconnaissance salariale. « On a la chance d'être titulaires, d'avoir un contrat de 1607 heures par an. Mais cela fait douze-treize ans qu'on travaille, on gagne 1400 euros nets. Sachant que nos journées sont hachées, qu'on travaille 10 heures d'affilée les mercredis, 48 heures par semaine pendant les vacances scolaires », témoignent-elles en chœur.

Les réquisitions ont mis le feu aux poudres

Pour sa part, Clarisse Delalondre, chercheuse à EDF, ne décolère pas suite aux attaques contre le droit de grève. La spécialiste de la mécanique des fluides fait référence non seulement aux « réquisitions des salariés dans les raffineries qui ont mis le feu aux poudres et ont déclenché des grèves dans onze centrales nucléaires », mais aussi à la garde à vue de quatre agents de RTE auxquels la direction reproche d’avoir débranché la téléconduite de postes électriques lors d’une grève. « Mes collègues ont été placés en garde à vue à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure durant 96 heures, comme pour des faits de terrorisme, alors que leur geste était une action symbolique de reprise en main de l'outil de travail », s'indigne t-elle. A ses côtés, un jeune ingénieur embauché il y a trois ans « gagne 2400 euros nets. Mes potes de promotion qui travaillent dans les banques sont à 5000 euros ». Dans la continuité de l'appel interprofessionnel du 29 septembre et plus de deux semaines après le début de la grève dans les raffineries, le cortège parisien agrège des milliers de salariés travaillant dans des crèches, à la RATP, chez Stellantis, Total énergies, à la Bibliothèque de France, dans l'audiovisuel public, les hôpitaux…

27 ans de métier, 2000 euros bruts

L'inégale répartition des richesses, l'absence de reconnaissance, la précarité, la hausse des prix et la modération des salaires sont dans toutes les bouches. Naouel Al Caix est auxiliaire puéricultrice dans le 16e arrondissement de Paris. « Je suis fonctionnaire de la ville de Paris. Après 27 ans de métier, je gagne 2000 euros bruts. Dans la foulée du Ségur, nous sommes passées de la catégorie C à B, soit une augmentation de 18,74 euros brut par mois. Les trois quarts de mes collègues vivent en lointaine banlieue, elles passent un temps fou dans les transports. Quand elles arrivent le matin, elles sont déjà crevées ». Vincent Delvalle, conseiller en mission locale à Henin-Beaumont (Pas-de-Calais) raconte que « pour la première fois dans la branche, nous avons démarré une négociation en urgence en septembre car le premier niveau de la grille s'est retrouvé en dessous du smic. Après vingt ans de mission locale, je gagne 1700 euros nets. Un collègue, père de famille de trois enfants, dont la femme ne travaille pas, a droit au RSA. Ce n'est pas normal, on devrait pouvoir vivre de son travail ». Plaidant pour « un plan Orsec » sur les salaires, le secrétaire général Philippe Martinez a promis « des suites » à ce mouvement, qui a réuni en France entre 100 000 à 300 000 personnes en France.

Source : NVO https://nvo.fr/video-18-octobre-2022-manifestation-pour-le-droit-de-greve-et-les-salaires/

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Toujours plus mobilisés pour l’augmentation générale des salaires et pensions

Ce 18 octobre 2022, journée de mobilisation interprofessionnelle unitaire, pour l’augmentation des salaires, des pensions et minima sociaux, pour la défense de nos retraites et du droit grève, près de 180 manifestations de proximité ont permis à 300 000 personnes de se rassembler, partout en France. 450 à Gap, 2500 à Pau, 7000 à Bordeaux, 10 000 au Havre, 70 000 à Paris.

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Dans les suites de la journée du 29 septembre, les salariés des raffineries ont décidé de la poursuite de leur mouvement face aux propositions insuffisantes de leur direction.

Leur haut niveau de mobilisation a contraint le gouvernement à recourir à des réquisitions absolument inacceptables portant atteinte au droit constitutionnel de grève. Les ministres comme les médias ont tenté en vain de discréditer ces grèves plus que légitimes. Les salariés ont donc aussi manifesté, ce jour, pour défendre le droit de grève de toutes et tous.

La question centrale, remise au cœur du débat par la CGT depuis des mois, l’augmentation générale des salaires, a donc mobilisé de nombreux salariés, issus de secteurs très différents : livreurs chez Amazon, aides à domicile en ADMR, ouvriers chez Nestlé Purina, agente clientèle à la SNCF, décoratrice au théâtre d’Annecy…

Leur point commun, c’est leur détermination à être entendu par le gouvernement et le patronat pour imposer un autre partage des richesses créées par leur travail. Leur message est clair : il faut arrêter d’enrichir le capital au détriment des salariés qui, eux, portent l’économie du pays.

Cela s’est vérifié avec des taux forts de grève, comme 95% chez VISKSE à Compiègne, 97% chez MAGNETI MARELLI, à Argentan, la fermeture de tous les accueils CAF en Haute-Garonne ou bien encore 60% de grévistes dans les lycées professionnels et bien d’autres.

Si les premières victoires nous remontent – avec, par exemple, les 50% de grévistes des transports Breger à Laval qui, dès leur premier jour de grève, ont obtenu une augmentation générale de 6,9% – nous devons enfoncer le clou pour mobiliser et gagner partout.

En effet, nos salaires, pensions et allocations ne suffisent plus, aujourd’hui, pour faire face aux différentes hausses : +8% dans l’alimentaire, +15% pour les transports et +22% pour l’énergie.

Pour faire face à nos besoins immédiats mais aussi pour financer nos retraites ou notre système de protection sociale, c’est bien le niveau de nos salaires qui compte.

À l’heure où les premières factures d’électricité vont arriver, la précarité gagne du terrain. L’urgence sociale ne semble pas être le logiciel de la majorité qui préfère durcir les conditions d’accès à l’assurance-chômage et refuse de taxer les super-profits.

Les solutions immédiates passent par l’augmentation générale des salaires, pensions et minima sociaux. Cela passe par la revalorisation immédiate du Smic à 2000 euros brut, la remise en place d’une échelle mobile des salaires et, a minima, une indexation des salaires et pensions sur l’inflation.

La CGT continue sans attendre à travailler au rassemblement de tous les travailleurs et travailleuses, pour donner des suites rapides à cette mobilisation d’ampleur et décider, avec eux, des modalités d’action à venir. Il est de notre responsabilité de gagner pour toutes et tous des augmentations générales de salaire conséquentes.

Grèves pour les salaires : comment la CFDT a trahi le mouvement ouvrier

Dans la droite lignée de la position adoptée face aux mouvement sociaux de 2016 et de 2019, la CFDT se place -une nouvelle fois- du côté du patronat. Alors que la grève des raffineurs ouvre une brèche pour l’ensemble du monde du travail, les masques (re)tombent.

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Un échange sur France Inter

« La CFDT n’est pas tellement pour des grèves préventives. A Exxon, il y a des négociations qui se poursuivent. A Total, elles s’ouvrent le 15 novembre » explique Laurent Berger, samedi 8 octobre, au micro de France Inter.

« Vous dites qu’on avait pas besoin de cette grève ? » demande la journaliste.

« Je le crois et je l’assume » répond le dirigeant de la CFDT.

Au même moment, les travailleurs de ExxonMobil et de TotalEnergies mènent un bras de fer contre leurs patronats respectifs qui se refusent à accorder ne serait-ce que quelques miettes -malgré des profits absolument colossaux- dans le contexte inflationniste. Plutôt que de défendre les grévistes, le chef de la CFDT, fait le choix de s’ériger en défenseur du patronat -et pas n’importe lequel : un patronat qui continue d’accumuler des milliards de bénéfice en pleine crise énergétique.

Ce faisant, en condamnant la grève dans la pétrochimie, Laurent Berger donne du grain à moudre aux discours pro-patronaux et anti-grévistes. La logique est connue, pour le champion de la conciliation de classe, il s’agit de défendre le « dialogue social » à tout prix contre toute forme de mobilisation par les méthodes de la lutte de classe. Cela quand bien même cette « méthode » est en train de faire la démonstration, et pour l’ensemble du monde du travail, de la voie à suivre pour aller arracher de -véritables- augmentations de salaires.

Des accords traîtres signés dans le dos des grévistes à Total et à Exxon

Après les discours, les actes. Mardi 11 octobre, les grévistes d’ExxonMobil reconduisent la grève après 21 jours de lutte. La veille, ils ont décidé de refuser la proposition de la direction d’une augmentation des salaires de 5,5%, très éloignée de la revendication de 7,5% du mouvement. En dépit de la mobilisation, la CFDT ExxonMobil annonce par voie de communiqué, avoir ajouté sa signature à celle de la CFE-CGC pour obtenir : « une prime de transport exceptionnelle en anticipation de la négociation mobilité prévue en novembre (…) soit 750 euros bruts en plus de la prime Macron de 3000 euros  ».

Jeudi 14 octobre, les négociations organisées par Total avec les organisations syndicales ont abouti à un accord loin des revendications des grévistes. A nouveau, les organisations syndicales qui n’appelaient pas à la grève, CFDT et CFE-CGC en tête, ont signé. Geoffrey Caillon, le coordinateur CFDT TotalEnergies, en profite pour « demander à tout le monde d’apaiser le climat ». Cet accord représente pourtant des miettes au vu des profits de la multinationale. Pire encore, face à l’inflation il entérine une baisse des salaires réels.

En d’autres termes, à Exxon comme à Total, la direction de la CFDT a usé de la même méthode. Après avoir refusé de participer et d’appeler au mouvement de grève, la centrale a apporté une caution aux tactiques anti-grèves du patronat et du gouvernement, permettant aux directions de Total et d’Exxon d’agiter de pseudo-concessions pour délégitimer la poursuite du conflit. Le gouvernement n’a pas manqué de sauter sur l’occasion pour légitimer ses offensives contre le droit de grève et concrétiser ses menaces de réquisitions. Le lendemain de la signature de « l’accord » à Total, Olivier Véran, porte-parole de l’exécutif, déclarait : « Chez Exxon, le dialogue a payé, un accord majoritaire a été trouvé entre les syndicats et le patronat et donc, nous considérons qu’il n’y a plus aucune raison qu’il y ait le moindre blocage ».

Construire le 18 et étendre la grève : la direction de la CFDT du côté du gouvernement et du patronat

Pour l’heure, malgré les coups portés, les réquisitions et les trahisons les grévistes tiennent bon à Total. Vendredi soir, ils ont reconduit la grève à Donges, La Mède, Flandres et en Normandie. A Exxon, après quatre semaines de grève dure et déterminée, les travailleurs ont suspendu le mouvement. Le rôle d’éclaireur n’est pas le plus facile, mais avec leur mouvement lancé le 20 septembre, ils ont montré la voie à prendre pour les salaires, celle de la reconductible.

Alors que la grève dans la pétrochimie a ouvert une situation nouvelle dans le pays et posé la perspective de la généralisation de la grève, la CFDT continue de jouer sa partition pro-patronale. En réaction à l’appel de la CGT, rejoint par FO, Solidaires et FSU, d’une journée de grève interprofessionnelle mardi 18 octobre, la CFDT a décidé de ne pas se joindre au mouvement. « L’appel à la grève générale dont on parle, ça change quoi concrètement ? Pour les travailleurs les plus modestes, rien » s'est justifié le secrétaire général du syndicat, Laurent Berger, ce jeudi sur France Inter « Ce n’est pas la convergence des luttes qui va faire l’augmentation des salaires des travailleurs, c’est le dialogue social » ajoute-t-il, avant d’appeler le patronat à répondre « branche professionnelle par branche professionnelle, entreprise par entreprise » au « sujet salarial ».

En résumé, alors qu’un certain nombre de secteurs de la classe ouvrière se préparent à faire du 18 un point d’appui pour rejoindre la bataille pour les salaires (notamment à la SNCF, mais aussi dans l’automobile, dans le nucléaire, à la RATP ou encore dans l’aéronautique), Laurent Berger cherche à désarmer les travailleurs en remettant la question des salaires dans les mains du patronat, en conditionnant leur hausse au « dialogue social » et en divisant notre camp social avec des négociations « branche par branche ».

Une position scandaleuse dans la droite lignée de la politique menée à Total et à ExxonMobil et de l’attitude de la direction de la CFDT ces derniers mois. Après avoir -déjà- boycotté la journée interprofessionnelle de mobilisation pour les salaires, le 29 septembre dernier, celle-ci s’était en effet empressée d’accepter les concertations avec le gouvernement sur la réforme des retraites en allant jusqu’à expliquer que « les éléments de langage laissent penser que le gouvernement souhaite une amélioration du système et de son financement ».

Les militants à la base doivent dénoncer leur direction et construire l’élargissement du mouvement

La direction de la CFDT n’en est pas à sa première trahison. On se rappelle, entre autres, qu’en 2016, la centrale avait soutenu la contre-réforme du gouvernement Hollande et sa « Loi Travail », puis qu’en décembre 2019 (opposée à l’âge pivot mais favorable à la retraite à points !), à nouveau, celle-ci avait cherché à imposer la « trêve de noël » aux grévistes de la RATP et de la SNCF contre la réforme des retraites à point. Les militants de la CFDT sont aujourd’hui à la croisée des chemins : serrer les rangs derrière Laurent Berger, ou assumer la rupture avec un dirigeant qui a condamné toutes les grèves les plus importantes de ces dernières années.

Face à la fébrilité du gouvernement et alors que le mot d’ordre de « grève générale » est en train de se répandre dans des secteurs stratégiques : il y a une carte à jouer. Dans ce contexte, l’ensemble des militants syndicaux, notamment à la CFDT, devraient s’atteler à la construction de l’extension du mouvement. Cela implique pour commencer de dénoncer fermement l’attitude de la direction de la CFDT et d’exprimer un soutien clair en direction des raffineurs face aux offensives brutales du gouvernement contre le droit de grève. Ensuite, il s’agit de poser la nécessité de la grève contre le chantage au « dialogue social ». Dans l’immédiat, il s’agit d’appeler à la base à la journée de mobilisation interprofessionnelle du 18 octobre et de préparer la structuration du mouvement par la construction d’Assemblées Générales interprofessionnelles qui posent la question de la reconduction après le 18.

Source : https://www.revolutionpermanente.fr/Greves-pour-les-salaires-comment-la-CFDT-a-trahi-le-mouvement-ouvrier?fbclid=IwAR3clL6ZoWauqEV7Kv3uHgj9E3l6SQD4q7W1r0zzQ6OUrPoCyhL_gRMc6MI

TotalEnergies : le maillon faible

La France vit une période de tensions inflationnistes durables qui se transforme en revendications salariales. De fait, les experts de l’OFCE font remarquer dans leurs dernières analyses qu’hormis la période particulière des confinements de 2020, la première partie de l’année 2022 a vu la plus forte baisse historique semestrielle de pouvoir d’achat depuis 40 ans. Un véritable choc : le pouvoir d’achat devrait être en recul cette année et l’an prochain.

Dans le même temps, ces mêmes experts montrent que la situation des entreprises prises dans leur ensemble s’est à peine dégradée : « la baisse du taux de marge a été finalement limitée car, d’une part les salaires réels ont baissé contribuant à améliorer le taux de marge d’un point de valeur ajoutée, et d’autre part les sociétés non financières ont répercuté la hausse des prix importés dans leur prix », écrivent-ils.

Il y a donc une attente de la part des salariés qui espèrent un geste de leur employeur. Toutes les entreprises ne peuvent pas y répondre mais, quand on regarde la situation par branche, on note que les secteurs de l’énergie, des services de transports et des services immobiliers sont ceux qui s’en sortent très bien en ce moment. C’est là, potentiellement, que les tensions étaient susceptibles d’être les plus fortes. Alors, pourquoi Total ?

Pourquoi Total et pas ailleurs ?

Il faut se tourner vers les travaux des économistes américains George Akerlof et Robert Shiller qui expliquent qu’en dehors des informations dont on dispose, l’évolution des économies et des entreprises résulte des représentations que l’on se forge à un moment donné. De ce point de vue, Total représente aujourd’hui le maillon faible du patronat, l’archétype de l’entreprise cupide et absolument pas concernée par le pouvoir d’achat de ses salariés, pas plus que par l’intérêt général.

La liste des comportements négatifs de l’entreprise est impressionnante. Il y a le refus de sortir de la Russie après l’invasion russe en Ukraine. Il y a le procès à venir de l’entreprise lié à sa volonté de développer un méga projet pétrolier en Ouganda qui pourrait polluer deux énormes réserves d’eau, forcer le déplacement de plus de 100 000 personnes et émettre 34 millions de tonnes de CO2.

Il y a aussi le refus de reconnaître que l’entreprise bénéficie de superprofits. Total a beau tenter de noyer le poisson en prétendant que ces bénéfices ne sont pas réalisés en France et qu’ils ne doivent donc pas y être taxés, ils sont bien le résultat de conditions hors marché, et n’ont rien à voir avec l’activité de l’entreprise. Qu’à cela ne tienne : le message fort de l’entreprise est « surtout, on ne partage pas » !

On ne partage pas avec l’Etat en payant une taxe exceptionnelle (mais on accepte bien sûr la contribution ridicule de 200 millions d’euros issue des normes européennes dont le gouvernement français se contente) et on ne partage pas avec les salariés, sauf avec le PDG qui s’est vu octroyer une hausse de 52 % de sa rémunération en 2021, passant de 3,9 à 5,9 millions !

En 2021, le PDG de Total a augmenté sa rémunération de plus de 50 % !

Décomposition de la rémunération de Patrick Pouyanné, PDG de Total, en 2020 et 2021

                                                                                                               Exercice 2020                Exercice 2021

Rémunérations attribuées au titre de l'exercice                                       3 204 023 €                   3 971 329 €

Valorisation des actions de performance attribuées                                  714 2401                        972 800

Nombre d'actions de performance attribuées au cours de l'exercice       72 000                            90 000

TOTAL                                                                                                      3 918 263                       5 944 129

Variation 2020/2021                                                                                                                       51,7 %

Source : Total

A l’inverse, le patron de l’entreprise est fier d’annoncer qu’il va procéder et à une forte distribution de dividendes et à des rachats d’actions pour accroître encore plus la rémunération des actionnaires. Bref, pour l’entreprise, il n’y a pas de limite à l’accumulation privée sur le malheur public.

Alors, ça agace. Ça agace les 830 étudiants de grandes écoles qui ont signé une tribune le 14 octobre dans Les Echos pour dire qu’ils refusent de travailler dans cette entreprise. Ça agace les salariés de TotalEnergies qui se sentent floués. Ça agace même Bruno Le Maire, notre ministre des Finances libéral toujours prêt à défendre les cadeaux aux entreprises et aux riches. Même lui demande à l’entreprise de partager avec les salariés. Pas étonnant, au final, que le principal blocage du pays soit arrivé via cette entreprise.

Désastreuse gestion de crise

Confrontée à une mobilisation croissante, l’entreprise a d’abord commencé par ne pas réagir, ne prenant pas la mesure de la situation. Puis a choisi… d’accuser ses propres salariés ! Le 9 octobre, elle envoie un communiqué dans lequel elle écrit que « la rémunération mensuelle moyenne d’un opérateur de raffinerie de TotalEnergies en France en 2022 est de 5 000 € par mois, Intéressement-Participation compris (4 300 € par mois hors intéressement). » Soit, environ le double du salaire moyen français. Comprenez : quels sont ces individus surpayés qui osent réclamer des hausses de salaire ? On a connu meilleure stratégie pour apaiser les tensions !

Les syndicats répondent alors que la moyenne de rémunération des gens concernés par le conflit se situe plutôt autour de 3 300 euros. Des salariés publient par ailleurs leur fiche de paie sur Twitter pour montrer combien les chiffres de l’entreprise tendent à les présenter comme des privilégiés qu’ils ne sont pas, une partie de leur rémunération étant liée à des primes de pénibilité du travail, qui sont rendues obligatoires par la loi.

Dans la nuit de jeudi au vendredi 14 octobre, la direction propose finalement une hausse des salaires de 7 % pour 2023. Cependant, l’augmentation générale ne serait que 5 %, le reste résultant de primes d’ancienneté et d’augmentations individuelles. Elle propose également des primes de 3 000 à 6 000 euros pour 2022. La CGT a refusé cet accord, contrairement à la CFDT et à la CFE-CGC.

La bataille n’est pas terminée. Et elle pourrait se poursuivre ailleurs, une journée de mobilisation générale étant organisée mardi 18 octobre à l’appel de syndicats des raffineries, d’EDF, de la SNCF, de la RATP et de certains syndicats étudiants. Si la flambée sociale prend, on pourra dire que Total y aura mis toute son énergie.

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TOTAL : réquisition des richesses indécentes !

Pour augmenter nos salaires, réquisition des richesses indécentes !

Tous ensemble le 18 octobre, en grève et en manifestation, partout en France :

- POUR la hausse générale des salaires ;

- POUR l’indexation des salaires sur les prix ;

- POUR la taxation des profits.

Soyons nombreux afin d'obtenir des avancées concrètes !

Généralisons les luttes et organisation l’action collective et la solidarité financière. 

S’organiser et lutter avec la CGT

https://jemesyndique.org

Caisse de grève

https://caisse-solidarite.fr/

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Mobilisation ce matin, 17 octobre, devant le conseil départemental de l'Ardèche, contre la politique antisociale du président Amrane

Mobilisation ce matin, 17 octobre, devant le Conseil Départemental de l'Ardèche, contre la politique antisociale du président Amrane (travail gratuit pour les bénéficiaires du RSA, casse de la prévention,...)

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Santé, sécurité sociale intégrale et autonomie : situation et propositions de la CGT

L'Union Syndicale des Retraité.es CGT de la RATP a organisée une table ronde, lors de son 12e congrès du 26 au 29 septembre 2022, sur le thème de la "santé, de la Sécurité sociale intégrale et de l'autonomie". La CGT a des propositions sur les principes de la création de la Sécurité sociale et c'est possible en faisant les bons choix !

Lundi 17 octobre soyons toutes et tous à Privas CONTRE LA CASSE DE L'ACTION SOCIALE EN ARDÈCHE !

Le combat contre le retour du travail forcé débute le 17 Octobre à Privas (Ardèche) avec une large inter-syndicale !

Bénéficiaires du RSA, jeunes et familles accompagnés par la prev, professionnels de l’action sociale ou médico-sociale, citoyens, tous unis contre la casse du travail social et les attaques orchestrées par Olivier Amrane dens le Département de l'Ardèche.

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La compétence

À la différence de la qualification, qui mesure les savoirs et les savoir-faire, la compétence mobilise le «savoir-être» du salarié.

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Vous avez dit subjectivité ?

Qualification, compétence, quelle différence ?

Dès leur origine, latine, la première désigne l’attribution d’une qualité, la seconde un «juste rapport» selon la définition du dictionnaire.
Plus tard, la première désigne les connaissances et les diplômes quand la seconde pointe la capacité d’une personne dans un domaine précis.
Les deux pourtant s’appliquent à des postes de travail et à des qualités requises.

Alors, où est le problème?

Eh bien, dites à quelqu’un qu’il est incompétent, il ne ressentira pas la même chose que si on lui dit qu’il n’est pas qualifié.
Peut-être parce qu’être considéré incompétent touche ce qu’il y a de plus profond en soi, pas seulement des savoirs et des savoir-faire, mais ce qu’on est.
C’est bien ce «plus» – ce qu’on est ou plutôt ce que l’employeur veut qu’on soit – qui définit la compétence. Ce savoir-être n’était pas une qualité reconnue pour la qualification.

Avec la compétence, quel bon système !
Il mobilise savoirs, savoir-faire et savoir-être du salarié.

Mais ce n’est pas la seule différence.

La qualification, jusqu’alors propriété du travailleur, objet de négociations entre patronat et syndicats de salariés, peut en permanence devenir l’objet d’une remise en cause.

Avec la compétence, l’employeur voit renaître l’espoir. Il est libéré des chaînes qui l’entravaient : l’engagement du travailleur peut être entier. Mieux, son engagement doit être entier pour qu’il réalise la performance attendue. Le salarié se doit à lui-même d’atteindre les objectifs qu’il se fixe. Il doit se soumettre à une validation permanente de ses acquis professionnels, faire la preuve de son adaptation au changement.

Ce système nous plonge dans les affres de la méritocratie ! Chacun peut enfin être responsable de soi, ramené à son individualité, faire mieux et plus que les autres, dans un univers où les protections
et garanties collectives doivent s’effacer. Magnifique réenchantement du monde du travail ! Et tout ça, pour quoi et pour qui, quand le but du travail n’est plus la qualité du produit ou du service mais la rentabilité?

Et si nous changions le travail, pour qu’il soit utile aux humains et favorise un développement harmonieux de la nature ?

Et si nos connaissances, nos expériences, nos qualifications, mises ensemble, nous servaient à développer nos capacités, pour agir en ce sens ?

Idée reçue: Les entreprises paient trop de charges !

Il n'y a pas des charges, il y a des cotisations sociales qui protègent efficacement contre les risques de maladie, de vieillesse, de chômage. Depuis quarante ans, les politiques d'exonérations ébranlent ce bien commun qu'est la Sécurité sociale.

Article publié dans l’édition d’octobre 2022 de la Vie Ouvrière Ensemble

Dans un monde incertain, on peut toujours compter sur la constance de la doxa néolibéralepour rabâcher qu'il y a « trop de charges ». Dans le viseur, les cotisations sociales qui permettent à chacun d'être protégé en cas de maladie, de chômage, d'accident du travail, et de bénéficier d'une retraite et d'allocations familiales. Dans un ouvrage collectif*, Michaël Zemmour, professeur d'économie à Paris-I, rappelle que le CNPF, ancêtre du Medef, lançait la « bataille des charges » en 1982, au diapason du tournant de la rigueur opéré par le gouvernement socialiste en 1983. Quarante ans plus tard, leur argument massue n'a pas changé : les dépenses sociales alourdiraient le prétendu coût du travail et nuiraient à la compétitivité des entreprises. Réélu en 2022, Emmanuel Macron continue d'exonérer les entreprises de ces cotisations. La loi d'urgence sur le pouvoir d'achat favorise encore les primes au détriment du salaire de base.

*Le Système français de protection sociale, Jean-Claude Barbier, Michaël Zemmour, Bruno Théret.

Les primes contre les salaires

Ainsi, la prime Macron, « pour le partage de la valeur » pourra atteindre jusqu'à 6 000 euros par an et par salarié dans les entreprises ayant signé un accord d'intéressement. Ces deux dispositifs, prime et intéressement, sont exonérés de cotisations patronales. Les cotisations sur les indépendants vont aussi baisser, les heures supplémentaires sont défiscalisées et désocialisées. Durant son premier mandat, le président avait transformé le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (Cice) en allègement pérenne de cotisation d'assurance maladie. Résultat, les patrons ne versent quasiment plus rien au niveau du Smic. Selon un récent rapport de la commission des comptes de la Sécurité sociale, « les différentes mesures d'allègements mises en œuvre sur les trois dernières décennies ont contribué à faire passer le taux de prélèvements total supporté par les employeurs pour une rémunération équivalente au Smic de 42,6 % en 1991 à 6,9 % en 2022 ». Selon la CGT, « à force d'exonérations en tout genre, il ne reste plus aucune cotisation patronale Urssaf au niveau du Smic. Ces dispositifs agissent comme une trappe à bas salaires :plus les salaires sont proches du Smic, plus les exonérations sont fortes ». Comme il n'y a plus rien à gratter au niveau du Smic, les pourfendeurs de la Sécu veulent étendre les exonérations à tous les salaires, cette fois pour… lutter contre la fuite des cerveaux ! La course est sans fin, avec des effets limités sur l'emploi. « Les premières vagues d'exonérations dans les années 1990, puis 2000, ont eu un petit effet dans la mesure où elles ont financé le passage aux 35 heures. Les plus récentes, avec notamment le Cice, ont un effet très limité pour un coût très élevé, commente Michaël Zemmour. Le salarié, lui, voit ses droits régresser : réformes des retraites, réduction de la prise en charge des soins, durcissement des conditions d'accès au chômage. »

Source : https://nvo.fr/idee-recue-les-entreprises-paient-trop-de-charges%E2%80%89/

Saint-Agrève : 100 000 euros supplémentaires pour la restructuration de l'hôpital

Mercredi, 05 octobre, à Saint-Agrève, la visite de la vice-présidente déléguée à la santé d'Auvergne-Rhône-Alpes, de Sandrine Genest, vice-présidente à la santé de l'Ardèche, a permis de faire le point sur le projet de restructuration de l'hôpital de Moze.

Eliane Wauquiez-Motte, présidente de l'association hospitalière de Moze qui gère cet hôpital privé, a présenté le projet de restructuration de l'hôpital de Moze ainsi que le projet médical. En juin, Eliane Wauquiez-Motte avait fait part de son souhait de faire avancer le début des travaux, pour les passer de novembre à mars 2023. Ce projet conséquent se chiffre à 17 millions d'euros (10 millions pour l'hôpital et 7 millions pour l'Ehpad), dont la moitié sera pris en charge par des subventions publiques.

Une subvention régionale abondée de 100 000 euros

Dans ce cadre, une dotation de 2,2 millions d'euros avait été attribuée par la Région en novembre 2020. Il a été confirmé que cette subvention régionale serait abondée d'un montant de 100 000 euros.

Au cours de cette visite de l'hôpital et de l'Ehpad, la délégation a rencontré Amandine Chantre, cheffe de service. Les salles consacrées à l'échographie et à la rééducation ont été présentées.

En recherche de fonds européens

Sandrine Genest s'est réjouie de l'attractivité médicale retrouvée du territoire qui se concrétise par la présence de plusieurs jeunes médecins sur la commune.

David Vercasson, directeur de la structure et Cédric Champ, responsable financier, ont échangé sur les recherches de financement, notamment via des fonds européens tournés vers la réduction de la consommation d'énergie et l'adoption d'énergies renouvelables.

Source : https://www.lacommere43.fr/dans-le-07/item/50934-saint-agreve-100-000-euros-supplementaires-pour-la-restructuration-de-l-hopital.html

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Complémentaires retraite : travailler plus longtemps pour de plus petites retraites ?

Les négociations de la retraite complémentaire se tiennent aujourd'hui, jeudi 6 octobre entre syndicats et MEDEF, avec un conseil d’administration de l'Agirc-Arrco, la caisse de retraite complémentaire obligatoire du privé. La Cgt appelle à manifester devant le siège de l'Agirc-Arrco à Paris où devrait se décider le niveau d’augmentation du point retraite.

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Entre 30 et 60 % du montant de la retraite globale

La pension versée par l'Agirc-Arrco(Association générale des institutions de retraite des cadres Association pour le régime complémentaire des salariés) complète la pension de base versée par le régime obligatoire.Elle représente entre 30 et 60 % du montant de la retraite globale.

19,3 millions de salariés cotisent à l'Agirc-Arrco et 13,2 millions de retraités en reçoivent une retraite complémentaire.

Des baisses pour tous

Chaque année, le Conseil d'administration de l'Agric-Arrco définit le niveau de retraite pour les salariés qui font valoir leur droit à la retraite dans l’année qui suit.

Depuis 2011, selon les chiffres de l'Agirc-Arrco, la pension moyenne a diminué de 8,4 % pour les ouvriers et les employés, de 17,9% pour les ingénieurs et cadres.

Face à une inflation galopante qui devrait atteindre les 8 % en fin d'année, la récente augmentation de 4 % du régime général ne suffit pas à endiguer la baisse du niveau de vie des retraités.

Moins de points acquis pour le même salaire

Chaque année, le salarié obtient des points pour sa retraite en fonction du montant de son salaire.Ce n'est qu'au moment de faire valoir son droit à la retraite qu'il connaît le montant de celle-ci.Depuis plusieurs années, la tendance est la suivante : moins de points acquis pour le même salaire.

Concrètement, souligne un rapport du Conseil d'Orientation des Retraites (Cor), « un cotisant acquiert pratiquement deux fois moins de droits 2018 à l'Arrco qu'il en acquérait en 1973 avec le même euro de cotisation.»

Pour la CGT, il faut revaloriser les retraites à 6,2 %, et changer le mode de calcul des retraites complémentaires.C'est possible dans la mesure où l'Agirc-Arrco a dégagé d'importants excédents en 2021 et ses réserves sont abondantes.

Impact de la mise en place des coefficients de solidarité à l'AGIRC-ARRCO

Depuis 2017 ( Articles 98 et 99 de l'ANI du 17/11/0217), l’application d’un coefficient minorant (ou bonus/malus) fait chuter le taux de remplacement ( entre 2% à 4% selon le profil du retraité)pour les nouveaux retraités nés à partir de 1957 et qui liquident leur retraite moins de 4 trimestres après l'obtention du taux plein du régime général.

En 2020, près de 442 921 des nouveaux retraités au régime AGIRC ARRCO étaient potentiellement concernés par ces coefficients.

Voici quelques exemples d'impact selon les profils :

Dernier salaire net annuel

Lire : Pour Jean, né en 1958 qui a fait toute sa carrière au salaire moyen (des hommes non cadre), l'application du coefficient de solidarité lui fait perdre 510€ par an, soit -1,9 % sur son taux de remplacement sur 3 ans.

Source : https://www.cgt.fr/actualites/france/retraite/protection-sociale/complementaires-retraite-travailler-plus-longtemps-pour-de-plus-petites-retraites