L'actu

Médico-social : une grève nationale et des mobilisations partout en France

Ce mardi 29 novembre, les professionnel.le.s de l’action sociale et du médico-social étaient appelés à une journée de mobilisation nationale. Le secteur réclame l’extension de la prime Ségur à tous les agents et des moyens humains et financiers supplémentaires.

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Moniteur-éducateur, aide médico-psychologique, éducatrice de jeunes enfants, agent social de restauration… Ce mardi 29 novembre, ils et elles (le secteur est féminin à 90%) étaient en grève partout en France à l’appel de l’intersyndicale CGT, Sud Solidaires et le SNUAS-FP FSU pour dire leur ras-le-bol.

À Paris, environ 300 personnes se sont rassemblées devant le Ministère de la Santé et de la Prévention pour protester contre des conditions de travail dégradées et des salaires qui stagnent. Au micro, les interventions se succèdent : « Le Ségur, c’est une imposture! » lance un assistant social de la ville de Paris, en référence à la prime de 183 euros net accordée aux soignants en juillet 2020 à la suite de l’épidémie de Covid 19, alors que ces derniers réclamaient 300 euros net d’augmentation avant le premier confinement. Étendue aux professionnels des EHPAD, puis à une partie des professionnels du médico-social, le dispositif laisse sur le carreau de nombreux acteurs du secteur, notamment les agents techniques.

Exclus du Segur

Exemple à la ville de Paris : si 4500 professionnels de l'accompagnement social et médico-social de la capitale sont concernés par le « Ségur 3 », 1500 n’ont pas droit à la prime. Ainsi des cuisiniers et agents sociaux de restauration du Centre d’action sociale de la Ville de Paris (CASVP). En grève depuis le 22 septembre, les 260 agents exclus du Ségur réclament l’égalité de traitement : « on est dans la rue car on est injustement oubliés » explique Mouni Coudoux, agent social de restauration au CASVP.  » Nous aussi on travaille avec un public vulnérable, des personnes en grande difficulté sociale et psychologique, on ne comprend pas pourquoi on est exclus! »

En plus de l’extension du Ségur à tous les agents du secteur, les professionnels exigent une revalorisation des grilles, une augmentation de 300 euros net et l’indexation des salaires sur l’inflation. « Je gagne 1281 euros net par mois Ségur inclus, moins que le SMIC, après 17 ans d’ancienneté alors que je travaille à temps plein! » s’insurge Séverine, aide médico-psychologique auprès d’enfants en situation de handicap. Pour payer ses factures, elle est obligée de cumuler un deuxième emploi. « Quand on travaille à Paris avec ce type de salaire, c’est très difficile! Il ne faut pas s’étonner si nos métiers ne sont plus attractifs » abonde Olivia, sa collègue.

Nous n’arrivons plus à trouver des places en foyer ou dans des lieux d’accueil pour des enfants en danger

En grève également, plusieurs professionnels de la protection de l’enfance. « Le service public est tellement effondré que nous n’arrivons plus à trouver des places en foyer ou dans des lieux d’accueil pour des enfants en danger, ni en psychiatrie pour les enfants ou leurs parents  » explique Clémence, éducatrice spécialisée au sein de la protection de l’enfance. « Cela génère de la souffrance pour les professionnels qui prennent à coeur leurs missions et de la maltraitance institutionnelle sur des enfants qu’ils sont sensés protéger » déplore-t-elle.

En plus des revendications salariales, le secteur exige une embauche massive d’agents qualifiés pour endiguer la dégradation continue de leurs conditions de travail. Cette mobilisation intervient dans un climat social extrêmement tendu, alors que de nombreux salariés sont en lutte pour réclamer l’augmentation des salaires.

Source : https://nvo.fr/medico-social-une-greve-nationale-et-des-mobilisations-partout-en-france/#

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Plus de 98% des soignants victimes de violences

Crachats, bousculades, strangulations, coups, menaces de mort, le collectif Santé en Danger publie une étude chiffrée sur les violences subies par les professionnels de santé dans le cadre de leur exercice professionnel. 

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Selon une enquête lancée au mois d’août dernier par l'association Santé en danger auprès des professionnels de santé, 97.6% d'entre eux ont été victimes de violences internes (émanant de leurs collègues ou de leur hiérarchie) ou de violences externes (soit de la part de patients, de familles...) dans le cadre de leur travail au cours des 24 derniers mois. Les violences internes sont moins nombreuses que celles qui émanent de l’extérieur mais les faits sont tout aussi graves : crachats, bousculades, strangulations, coups, jusqu’à la menace de mort et les violences avec arme, relève Santé en danger. Dans le détail : 

Menaces internes (de la part de collègues ou de la hiérarchie) : Plus d’un tiers des répondants (38,5%) dénoncent des provocations non accompagnées de menaces (75.2%), des injures et des insultes (42.6%) et des propos outrageants à caractère discriminatoire ou sexuel (30.2%). 10.9% des répondants cochent la case "menaces d'atteinte à leur intégrité physique ou à leurs biens" et 4,4% celle de violences volontaires avec atteinte à l'intégrité physique, comme des strangulations, des crachats, des coups ou encore des bousculades. Enfin, 2.1% affirment avoir été menacés de mort. À noter, 15,5% d'entre eux ont déjà reçu des messages ou des courriels de menaces de la part de collègues ou de supérieurs hiérarchiques. Parmi eux, 62,5% se sont sentis humiliés, 52,5% ont considéré cet acte comme du harcèlement, 45% se sont sentis ridiculisés et 29,2%, menacés.

Menaces externes (patients, usagers, clients) : Plus de la moitié des répondants (59.5%) affirment avoir été victimes d'injures où d'insultes (83.9%), de provocation sans menace (59.3%), de menaces d'atteinte à leur intégrité physique ou à leur bien personnel (34.2%), de propos outrageants à caractère discriminatoire ou sexuel (31.4%) et enfin, de violences volontaires avec atteinte à l'intégrité physique comme des strangulations des bousculades des crachats ou des coups (28.6%). Beaucoup plus grave, 16.1% ont été menacés de mort, 2.5% ont été menacés avec une arme. Pire encore, 0,8% des répondants ont été victimes de violences avec armes et 0,7% d'une agression sexuelle.

A domicile : Parmi les professionnels de santé qui travaillent à domicile (28.4% des répondants), 10% ont subi des atteintes à leurs biens, dont 75.8% de vols sans effraction, de dégradations légères, de dégradations du véhicule ou de graffitis, 21.2% de vols avec effraction et 18.2% de dégradations ou destructions de matériel de valeur.

Des violences qui ne sont pas sans conséquences

Ces violences ne sont pas sans conséquences, note encore le collectif : parmi 73.1% des professionnels de santé ayant subi des violences, les conséquences sont psychologiques (anxiété : 58.9% ; irritabilité : 56.4% ; évitement : 40.2% ; hyper vigilance : 38.7%), somatiques (troubles du sommeil : 60.7% ; troubles digestifs : 25.8%) et comportementales (démotivation : 59.2% ; difficultés à se concentrer : 25.9%). Après un événement violent, 60.3% des professionnels de santé bénéficient d’un suivi psychologique, dont un traitement médicamenteux pour 9.6%. Par ailleurs, pour 71.3% des professionnels de santé, ces violences génèrent l’envie de changer de profession pour 30.2% professionnels de santé, 22.7% celle de démissionner.

Quant aux recours, ils sont relativements faibles. Seuls 38.3% des professionnels de santé ayant subi des violences internes ont réagi. Parmi eux, 48.2% ont informé leur hiérarchie, 18.9% ont alerté leur syndicat, 13.8% ont démissionné, 10.2% ont demandé à changer d'affectation ou de service et enfin, 3.3% ont porté plainte. 59.6% des professionnels de santé ayant subi des violences externes ont réagi en informant leur hiérarchie ou représentants pour 65.4%. Seuls 6% de l’ensemble des professionnels de santé ont déposé une plainte auprès des autorités après avoir subi des violences externes car 27.3% considèrent que cela ne sert à rien.

*Le sondage a été réalisé du 28 août au 17 septembre 2022, via un questionnaire anonyme Google Forms. Il comporte 27 questions, pour la plupart à choix multiple. Il s’adressait aux professionnels de santé exclusivement. 1 022 personnes y ont répondu : 90.1% de femmes ; 9.9% d’hommes. Les répondants sont des professionnels de santé, 41% d’entre eux exercent une profession paramédicale, 7.6% une profession médicale. Pour 14.9%, ils travaillent en gériatrie, pour 12.2% en psychiatrie et enfin pour 9.1% à l’accueil des Urgences. Parmi eux, 23.1% sont infirmier libéral, 16.7% médecin, 2.4% sage-femme.

Soignants non vaccinés : le gouvernement consulte avant de rendre sa décision

Le ministre de la Santé estime que la question des soignants non-vaccinés contre le Covid relève de la "sécurité sanitaire" ainsi que de "l'éthique". 

Faut-il réintégrer les soignants non vaccinés contre le Covid-19 ?

Le ministre de la Santé, François Braun, se prononcera lorsqu'il aura reçu les avis de la Haute autorité de Santé et du Comité consultatif national d'éthique, a-t-il indiqué dimanche 20 novembre au Grand jury RTL-LCI-Le Figaro. 

"Le problème des soignants non vaccinés est à deux niveaux", a expliqué le ministre, qui était interrogé sur cette option face à la pénurie de soignants dans les hôpitaux. "Il est d'abord à un niveau de sécurité sanitaire : accepte-t-on que des gens qui ne sont pas suffisamment protégés soient à proximité des gens les plus fragiles ?", s'est-il interrogé, rappelant qu'"on meurt encore du Covid en France tous les jours".

Et par ailleurs, "il y a un problème d'éthique", a-t-il ajouté, notamment par rapport aux soignants qui ont joué le jeu au plus fort de la crise Covid et qui ont "tenu la ligne".

Pour répondre à la question, "j'ai saisi la Haute autorité de Santé qui doit me donner un avis en début d'année sur les vaccins obligatoires d'une façon générale", et "j'ai saisi également le Comité consultatif national d'éthique qui me rendra aussi un avis" sur le sujet, a-t-il dit. "Je prendrai ma décision une fois que j'aurai ces deux avis".

Quant au nombre de soignants dont il s'agit, cela concerne "très peu de médecins" et "1.050 infirmiers, c'est le chiffre qui m'a été donné par le président de l'Ordre des infirmiers, sur 300.000 environ", a rappelé le ministre, estimant que leur réintégration ou non aurait peu d'incidence sur la problématique de la pénurie de soignants.

Le handicap est un combat syndical

Le droit au travail pour les personnes en situation de handicap est un combat de longue date pour la CGT, qui se poursuit aujourd’hui dans les entreprises, les branches professionnelles et à la Sécurité sociale.

Le handicap et le travail

Présence historique

Dès la loi du 9 avril 1898 sur la réparation des accidents de travail, la CGT accompagne les travailleur·ses dans leur lutte contre les mauvaises conditions de travail. Ce sont les prémices de la lutte pour la santé au travail. Après la Première Guerre mondiale, il faut aider les 56 000 amputé·es et 10 000 à 15 000 « gueules cassées à réintégrer le monde du travail : la CGT soutien la création de la Fédération des mutilé·es et invalides du travail.

« Depuis la lutte n’a jamais cessé, et la CGT s’inscrit dans une démarche politique, revendicatrice et surtout collective du handicap » dit Antoine Veniat, conseiller confédéral santé et handicap. 

Des chiffres accablants

En 2020, la France comptait 2,7 millions de personnes ayant une reconnaissance administrative d’un handicap, soit 9,09 % de l’ensemble de la population active.

La loi du 10 juillet 1987, instaure l’obligation d’emploi de travailleur·ses handicapé·es à hauteur d’au moins 6 % des effectifs totaux de l’entreprise (pour les établissements de 20 salarié·es et plus).

Malgré la loi, l’obligation d’emploi ne dépasse pas 3,5 % dans le privé et 5,9 % dans le public.

D’autres chiffres illustrent la discrimination à l’emploi : 32 % des travailleur·ses handicapé·es sont embauché·es à temps partiel (contre 17 % pour l’ensemble des actif·ves) ; le taux de chômage les concernant s’élève à 14 % (contre 8 %).

« Les travailleur·ses handicapé·es doivent avoir l’accès à l’emploi, à la vie collective et à la dignité. C’est un combat essentiel pour la CGT » insiste Antoine Veniat.

Un combat qui passe par :

  • l’obligation d’emploi en entreprise à 10 %,
  • l’interdiction des licenciements pour inaptitude,
  • une formation initiale et continue ouverte et accessible à tous.

L’importance de la lutte syndicale 

Respect de la loi, recrutement, maintien dans l’emploi, aménagement d’un environnement adapté… les syndicats jouent un rôle important de négociation dans les entreprises, et notamment pendant les NAO (négociations annuelles obligatoires), où se signent les accords Handicap.

La CGT revendique une politique ambitieuse de prévention des pénibilités, de maintien dans l’emploi et de fin de carrière anticipée.

Mais la CGT est aussi très active dans le projet de reconquête de la Sécurité sociale, avec le refus de la branche Autonomie. Financée par les impôts et non pas par les cotisations sociales, elle ne crée pas de nouveaux droits.
Pilotée par des hauts fonctionnaires, elle participe à un grand grignotage dont l’objectif et de se dégager de la gestion paritaire, une disposition contre laquelle la CGT se bat. 

Télécharger le livret CGT " Le handicap est un combat syndical "

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Livret-handicap-combat-syndical-2022.pdf

 

Billet d'humeur de la semaine : Pénibilité au travail

Le débat sur la réforme des retraites est lancé et chacun y va de ses analyses et de ses propositions. Une de celles du MEDEF m’interpelle en tant que médecin : il est préconisé que la reconnaissance de la pénibilité se fasse sur la base d’un examen médical.

Mais pourquoi entraîner les médecins dans cette galère ?

La raison en est la contestation d’un certain nombre de ces critères, comme le port de charges lourdes, dont le motif est en fait de limiter le nombre de salariés concernés pouvant bénéficier d’un départ à la retraite anticipé.

C’est ainsi que la loi Bachelot a exclu les infirmières de la catégorie active qui leur permettait de partir 5 ans plus tôt contre un changement de statut et de maigres augmentations de salaires.

Dans le cas présent deux critères de pénibilité se cumulent : « le travail en équipes successives alternantes » et le « travail de nuit » dont la réalité pour les infirmières et d’autres personnels n’a pas besoin d’un certificat médical.

Quand on regarde les chiffres, il est facile de comprendre la crainte du MEDEF.

Les régimes spéciaux tant décriés et qui permettent de partir avec une retraite complète en bénéficiant d’une bonification ne concerne aujourd’hui que moins d’un million de salariés alors que, malgré l’exclusion de certains critères, les six actuellement reconnus concernent aujourd’hui plusieurs millions de salariés.

Or le mécanisme du compte pénibilité mis en place par la loi est une usine à gaz basée sur une accumulation de points qui ne donnent que des droits réduits.

En ce qui concerne les métiers de la santé, la pénibilité n’est pas contestable, est directement liée au métier et ne peut être prévenue du fait de la nécessité d’assurer la permanence du service public 24 h sur 24, 365 jours par an.

Les conséquences de la non prise en compte de cette pénibilité constitue aujourd’hui un des motifs des abandons de carrière de très nombreux personnels de santé.

Pour exemple, il existe aujourd’hui 200 000 infirmières en âge de travailler qui ont renoncé à leur métier. Pour les aides-soignantes, le chiffre n’est pas connu mais les estimations sont encore supérieures.

Une des pistes pour redonner de l’attractivité à ces métiers qui peinent aujourd’hui à recruter, est de prendre réellement en compte leur pénibilité en agissant sur plusieurs leviers.

Il y a bien entendu les salaires et la durée hebdomadaire de travail avec une revendication simple qui est la semaine de 32 h sur 4 jours pour sortir de l’évolution actuelle mortifère du travail en équipe de 12 h réclamé par les jeunes professionnels justement pour avoir plus de jours de repos. Mais la question de la bonification de 5 ans pour le départ en retraite est incontournable pour compléter le dispositif, afin d’espérer avoir demain encore des personnels de santé en nombre suffisant.

Car ces derniers qui s’occupent de la santé des autres, n’acceptent plus de sacrifier la leur dans un système qui les méprise et qui ne prend pas en compte leur utilité pour la société.

Dr Christophe Prudhomme

 

Saint-Jean-de-Muzols : le personnel de la maison de retraite "Résidence du Doux" entame une grève illimitée.

Les salariés de la Résidence du Doux à Saint-Jean-de-Muzols en Ardèche ont entamé une grève illimité ce vendredi 22 novembre pour dénoncer de mauvaises conditions de travail mais aussi pour réclamer des augmentations de salaires pour tous.

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Une soixantaine de personnes s'est rassemblée ce vendredi après-midi devant la Résidence du Doux à Saint-Jean-de-Muzols. Rassemblement de soutien au personnel qui a entamé une grève illimité pour dénoncer des conditions de travail qui se dégradent mais aussi pour réclamer des augmentations de salaires pour tous. Selon la CGT qui appelait à la grève et à la mobilisation, les salaires n'ont pas augmenté depuis plus de 10 ans dans cette maison de retraite pour personnes âgées autonomes. Les 9 salariés de ce foyer doivent s'occuper au quotidien d'une cinquantaine de résidents.

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Source USDSAS CGT 07 et France Bleu Drôme Ardèche : https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/saint-jean-de-muzols-le-personnel-d-une-maison-de-retraite-entame-une-greve-illimite-1668783351

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